Démystifier le furet

Le nom furet vient du latin furo, qui signifie voleur. Un nom bien mérité puisqu’ils sont très doués pour se faufiler un peu partout, trouver les petits objets égarés dans la maison et les ramener dans leurs cachettes; en dessous du sofa ou même dans le tiroir du four! Sachant cela, on peut facilement comprendre comment ils peuvent parfois se mettre dans de fâcheuses positions! Pour éviter les ennuis, il est préférable de lui fournir une belle grande cage sécuritaire et superviser ses sorties dans la maison. Après avoir tant joué, le furet aimera retrouver le confort de sa cage pour faire une sieste entre ses périodes d’activités; il est un grand dormeur! Aussi mignons qu’ils puissent être lorsqu’ils dorment, bien blottis dans leur hamac, il faut résister à l’envie de les réveiller pour notre simple divertissement. On le sait, le sommeil est si précieux.

Les furets sont reconnus pour leur odeur bien particulière que l’on dit musquée. Cette odeur provient des glandes sébacées (qui produisent du sébum) distribuées sur l’ensemble du corps. L’odeur sera réduite chez les animaux qui sont stérilisés, mais il n’existe aucune intervention qui permet de l’éliminer complètement. Les furets, puisqu’ils sont des mustélidés (comme les moufettes), ont aussi des sacs anaux qui peuvent libérer des sécrétions nauséabondes. Cependant, la grande majorité des furets vendus en Amérique du Nord ont subi l’ablation de ces glandes en jeune âge en même temps que leur chirurgie de stérilisation. Ne vous inquiétez donc pas, vous ne serez pas « arrosé »!

Tout comme les chats, les furets sont des carnivores stricts. Ils ont besoin d’une diète riche en protéines (30-35%) et en gras (15-20%), mais pauvre en sucres et en fibres. Les moulées commerciales pour furets, spécialement formulées pour répondre aux besoins des furets adultes et en croissance, sont recommandées afin de favoriser une bonne santé. Une diète inappropriée risque d’entraîner de graves problèmes de santé, notamment des problèmes urinaires.

Les selles du furet peuvent paraître plus molles que celles des chats et des chiens, et c’est tout à fait normal. Cependant, elles devraient toujours être bien formées. Si votre compagnon présente des selles en diarrhée, avec une coloration verdâtre ou avec présence de mucus, il devrait être évalué par votre vétérinaire.

Tout comme les chats, les furets ingéreront du poil en effectuant leur toilette. Selon les cas, il peut être recommandé de leur offrir de la pâte laxative afin d’éviter la formation de boule de poil dans le système digestif.

Oui! Les vaccins qui sont nécessaires chez les furets sont ceux contre le Distemper et la rage. Les furets sont très sensibles à la maladie de carré (Distemper), qui affecte aussi les chiens. Un furet atteint de ce virus a peu de chance de s’en tirer, il vaut donc mieux prévenir! Tout comme le chat et le chien, le furet peut aussi contracter la rage. Un examen vétérinaire est recommandé annuellement pour assurer un bon suivi sur la santé de notre compagnon et pour renouveler la vaccination appropriée.

Comparativement aux chats et chiens, le furet a une espérance de vie plutôt courte : on parle de 8 à 10 ans. Dès l’âge de 5-6 ans, on considère déjà qu’un furet est gériatrique et plus à risque de développer certaines maladies reliées à l’âge. Plusieurs cancers sont décrits chez les furets, mais il n’est pas facile de les dépister soi-même. Un suivi vétérinaire régulier est donc important pour détecter rapidement les premiers signes de maladies.

En vieillissant, les furets développent souvent des maladies des glandes surrénaliennes (petites glandes situées au-dessus des reins), ce qui entraîne une surproduction d’hormones sexuelles. On observera alors une perte de poils, des démangeaisons, une enflure de la vulve et parfois des changements de comportement. Cette condition se traite généralement avec des injections mensuelles ou la pose d’un implant et peut avoir de bons résultats. Par contre, l’animal ne sera pas guéri, mais il bénéficiera d’une bonne qualité de vie pendant plusieurs mois, voire années. Il est aussi possible d’aller enlever chirurgicalement la glande surrénale qui fait problème; option qui peut être délicate surtout si la glande droite est atteinte (elle est collée sur la veine cave, un important vaisseau sanguin de l’abdomen). Il est aussi important de spécifier qu’un furet mâle avec un problème à ses glandes surrénales peut avoir de la difficulté à uriner due à l’enflure de sa prostate. Il va sans dire qu’un animal qui a de la difficulté à uriner est une urgence.

La nausée se manifeste souvent chez le furet par des bâillements, de la salivation et une tendance à mettre ses pattes de l’avant dans sa gueule. Si vous observez de tels signes, contactez votre établissement vétérinaire.

Tous petits changements au niveau de ses habitudes doivent être pris au sérieux. Par exemple, un furet habituellement joueur qui devient moins énergique et dort plus souvent pourrait souffrir d’un insulinome (cancer qui produit de l’insuline). Ceci entraîne une baisse de son taux de sucre sanguin, et donc de son énergie.

Curieux et énergiques, la plupart des furets aimeront pouvoir explorer de nouveaux territoires. Il faut toutefois surveiller de près leurs allées et venues. On peut habituer notre furet à porter un harnais pour l’amener faire de courtes balades. Les furets étant sensibles à la chaleur, il faut penser à lui offrir de l’eau et éviter les promenades par temps chaud. Prenez note qu’un furet ayant accès à l’extérieur sera davantage à risque de s’infecter de parasites, comme les puces ou même les vers du cœur qui eux, même si rares et en petits nombres, peuvent causer de graves problèmes. Mieux vaut penser à prévenir ces problèmes en discutant des options de prévention des parasites avec son vétérinaire.

Les furets partagent certaines de nos maladies. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils sont utilisés en recherche. Les furets sont sensibles à plusieurs souches de virus humains, telles que l’influenza (la grippe) et la SARS-CoV-2 (responsable de la COVID-19). On se doit donc d’éviter les contacts rapprochés avec notre furet lorsque nous avons des symptômes respiratoires; de la même façon qu’on se comporterait envers un être humain.