L’analyse urinaire

Tout d’abord, il est important de mentionner que le moment où vous récoltez l’urine n’influence que peu les résultats de l’analyse. Vous pouvez donc le prendre le matin, le soir, avant ou après son déjeuner. Afin que l’échantillon soit adéquat pour l’analyse, il est préférable qu’il soit analysé dans un délai de 30-60 minutes, mais il peut être conservé au réfrigérateur pour une période de 12-24 heures. Au-delà de 24 heures, il se crée des artéfacts dans l’urine qui peuvent fausser les résultats obtenus. Si vous n’arrivez pas à récolter vous-même l’échantillon, ne paniquez pas, il existe d’autres méthodes de prélèvement mentionnées ci-dessous.

• La miction naturelle est la seule méthode que vous pouvez réaliser vous-même. Si vous avez un chien, vous pouvez tout simplement la récolter dans un pot hermétique lorsque vous le sortez pour ses besoins. Si vous avez plutôt un chat, vous pouvez remplacer la litière habituelle (après l’avoir très bien lavé le bac) par de la litière en « billes » disponibles chez votre vétérinaire. La litière en billes n’absorbe pas l’urine, il est alors possible de la transvider dans un contenant.
• La cystocentèse est une procédure faite par votre technicienne en santé animale ou votre vétérinaire. À l’aide d’une seringue, on insère doucement l’aiguille directement dans la vessie à travers la peau de l’abdomen. Pour se guider, la collecte est parfois pratiquée à l’aide d’une machine à échographie. La cystocenthèse permet la récolte d’un échantillon sans qu’il ne soit contaminé par son passage dans les voies naturelles (urètre), c’est donc souvent la méthode de choix si une culture urinaire est nécessaire.
• La cathétérisation se fait en installant un cathéter le long de l’urètre de votre animal jusqu’à sa vessie et, par la suite, à l’aide d’une seringue à l’extrémité du cathéter, on prélève de l’urine. La cathétérisation peut irriter l’urètre de votre animal et prédisposer à une infection urinaire en amenant des bactéries de l’urètre vers la vessie.

L’analyse physique permet d’évaluer la couleur de l’urine et sa turbidité (si elle est trouble). Une urine normale est généralement jaune pâle à foncer et n’est pas trouble (claire et transparente). Ensuite, la densité de l’urine est mesurée à l’aide d’un réfractomètre. Il faut comprendre que, en quelque sorte, le rôle de l’urine est de transporter certains déchets hors de l’organisme. Cependant, si l’animal est déshydraté, les reins tentent de réabsorber le plus possible l’eau comprise dans l’urine afin de la conserver pour l’organisme. Il est donc possible, en faisant la densité urinaire, d’obtenir de l’information sur le fonctionnement de ce mécanisme permettant, au besoin, de concentrer les déchets sans trop perdre d’eau. Conséquemment, une densité urinaire élevée (urine très concentrée) pourrait indiquer que votre animal est déshydraté ou cache une condition médicale sous-jacente. Une densité urinaire est trop faible (urine très diluée, donc avec beaucoup d’eau), pourrait indiquer que les reins peinent à faire correctement leur travail. Cette donnée doit être interprétée soigneusement avec les renseignements de la consultation et les autres résultats des tests faits (ex. : analyse d’urine complète, analyse sanguine, etc.).

Lors de l’analyse chimique, une goutte de l’échantillon est déposée sur chacune des petites cases d’une bandelette (Image 1). Chacune de ses cases teste pour un élément précis. Cette bandelette nous informe sur le pH de l’urine, sur son contenu en protéines, en glucose, en corps cétonique, et indique s’il y a présence de sang dans l’urine. Il est alors possible, en comparant à une échelle de mesure dégradée en différentes teintes de couleurs, de quantifier les éléments testés. Par exemple, si beaucoup de protéines sont détectées par ce test, cela indique que les reins laissent passer des protéines dans urine, qui n’est pas habituel pour des reins qui fonctionnent parfaitement bien.

Avant de procéder à cette étape, l’échantillon devra être centrifugé afin de concentrer les composantes solides de l’urine dans un culot. Après avoir séparé l’urine du culot, une goutte de colorant est ajoutée au dépôt urinaire. Ce mélange maintenant bleuté est déposé sur une lame de microscope. Selon la condition de l’animal, il peut être possible d’observer des composantes qui ne devraient pas en temps normal retrouvé dans l’urine (ex. : cristaux urinaires, bactéries, globules blancs, globules rouges, cellules épithéliales, cylindres, etc.). Par exemple, l’urine étant normalement stérile, donc exempte de bactéries, la présence de coques (bactéries rondes) ou des bâtonnets (de forme allongée) pourraient indiquer une infection urinaire s’il y a aussi des globules blancs (neutrophiles) visibles. Toujours au microscope, il sera possible de l’évaluer sur une échelle de 0 à 4+ la quantité de la composante observée sur la lame de microscope.

La culture urinaire est un test qui peut être recommandé selon les symptômes de l’animal, ou les trouvailles à l’analyse d’urine (bactéries). Comme son nom l’indique, elle a pour but de faire croître les bactéries anormalement présentes dans l’urine afin d’en déterminer précisément le type et, dans un second temps, d’identifier les meilleurs antibiotiques pour les combattre. Comme mentionné précédemment, afin de ne pas « cultiver » des bactéries de l’environnement (ex. : du bac de litière ou présente à l’extrémité extérieure de l’urètre), la méthode de collection de choix pour procéder à cette analyse est la cystocenthèse. L’échantillon recueilli stérilement sera ensuite envoyé dans un laboratoire de référence externe afin qu’il procède audit test.

Ces différents tests réalisés sur l’urine de votre animal aideront le vétérinaire à déterminer la source du problème de santé de votre compagnon, pour ensuite être en mesure de vous donner toutes les informations nécessaires concernant les traitements à mettre en place.