À l’aide, mon chien n’arrive pas à se reposer!

Bien que les catégorisations des conditions psychologiques en médecine vétérinaire soient différentes et pas aussi précises qu’en médecine humaine, il est parfois facile de faire le rapprochement entre les symptômes énoncés plus haut et le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité chez l’humain. Les diagnostics sont différents en médecine vétérinaire ne portent pas tous les mêmes noms selon s’il s’agit de vétérinaires spécialistes vétérinaires en Amérique du Nord versus ceux de l’Europe. Pourtant, ils s’entendent possiblement pour dire que les chiens présentant de tels symptômes vivent une certaine détresse et ne sont pas tout à fait «normaux».

Qu’est-ce que la norme? Question bien difficile à répondre, mais pour le cas présent, sans rentrer dans la définition statistique de la normalité, disons que c’est le chien «typique» qui exprime des comportements auxquels on s’attend de lui lorsqu’on le compare à ses congénères et qui n’entravent pas son fonctionnement général.

Afin de déterminer si un animal souffre d’une condition psychologique, les vétérinaires doivent analyser les éléments rapportés par le propriétaire de l’animal au regard de cinq grands critères. Les cinq critères sont les suivants : le contexte dans lequel se produit le comportement, la séquence comportementale, la fréquence du comportement, la sévérité/intensité/durée du comportement et les signes de stress démontrés quotidiennement par l’animal. Pour le cas fictif de Fido, il semble démontrer une activité motrice augmentée (il bouge beaucoup même s’il est épuisé) et être très prompt dans ses réactions (sauter et tenter de mordre). Ces éléments, et bien d’autres recueillis lors de la consultation pourraient indiquer que Fido n’est pas un chien «typique», qu’il n’est pas confortable dans certaines situations et qu’il nécessiterait d’être pris en charge par un professionnel de la santé animale.

En fait, un chien « normal » passe une bonne partie de sa journée, lorsque vous travaillez, à se reposer ou dormir. Cela peut sembler étrange et contre-intuitif puisque nous, les humains, avons un cycle bien différent et somme réveillé et actif pendant le jour. Un animal qui peine à se reposer reste vigilant pendant la journée (on les voit parfois même dormir en position assise; pour ne surtout rien manquer!) ne présente pas des comportements typiques pour l’espèce. Un chien adulte en santé, qui a eu un moment pour se dégourdir les pattes lors d’une promenade, ne devrait pas sentir une agitation interne qui le pousse constamment à bouger, à passer d’une activité à l’autre, à prendre tout en gueule, ou à rester réveillé même si ses paupières sont très lourdes. Il devrait être en mesure de se concentrer sur une activité, se reposer, mais surtout s’adapter à votre mode de vie.

Il est important de souligner que, dans la littérature scientifique, les vétérinaires spécialistes en comportement ne sont pas convaincus à 100% que le problème primaire chez ces chiens soit en fait de l’hyperactivité. Il se pourrait que ces manifestations d’hyperactivité/hypervigilance soient en fait secondaire à de l’anxiété. C’est entre autres pour cette raison que le plan de traitements diffère un peu de ce qu’on connaît chez les humains.

Certains éléments devraient vous mettre la puce à l’oreille en ce qui concerne l’hyperactivité chez le chien.

• Difficulté à se reposer;
• Présente une activité motrice prononcée;
• N’est pas capable de se concentrer sur une seule tâche;
• Présente des déficits d’apprentissage, malgré les bonnes méthodes utilisées;
• Une certaine réactivité/impulsivité (réagir fortement à un stimulus plutôt banal);
• Explore beaucoup avec sa gueule et n’a pas une bonne inhibition de sa morsure;
• Présente de l’hypervigilance et reste constamment aux aguets.

Évidemment, un chien dont les besoins de base (ex. : nutrition, sécurité, activité physique, activité mentale, interactions sociales, etc.) ne seraient pas comblés pourrait ne pas vouloir se reposer et présenter une activité motrice importante. Cependant, si votre compagnon continue à présenter des comportements atypiques ou que ces derniers semblent s’empirer bien que ses besoins essentiels soient comblés, c’est à ce moment qu’il serait préférable de consulter votre vétérinaire. En effet, comme tous les autres organes du corps, le cerveau n’est pas à l’abri de conditions, troubles ou maladies. Certains débalancements au niveau des neurotransmetteurs peuvent se traduisent en comportements plutôt «atypiques». Bien que l’animal fasse beaucoup d’efforts pour vous écouter et gérer ses impulsions, il pourrait être anxieux et à bout de ses ressources internes pour apprendre comment se comporter. Dans ces cas, l’utilisation de thérapie comportementale avec certains médicaments pourrait être recommandée par votre vétérinaire afin de faire diminuer son anxiété, de lui permettre de se reposer, mais aussi de le rendre apte à apprendre de nouveaux comportements plus adéquats. Ce faisant, votre chien se sentira moins envahi par cette anxiété et cette agitation interne et vous pourrez continuer à entretenir une belle relation avec lui.

Rappelez-vous que même si votre entourage vous dit que c’est normal que votre chien soit très actif, vous le connaissez mieux que personne. Si vous le trouvez trop intense, malgré qu’il soit une race à laquelle on attribue une grande énergie, en cas de doute sur son comportement, n’hésitez pas à contacter votre équipe vétérinaire.