Tiques

Auparavant, les tiques représentaient plutôt un problème dans les pays chauds et dans le sud des États-Unis. Avec le réchauffement climatique, elles ont envahi les régions plus nordiques et sont maintenant bien présentes au Québec où elles apportent plusieurs problématiques. 

Les tiques ont utilisé les oiseaux migrateurs et d’autres animaux de la faune pour se propager jusqu’ici. Il existe plusieurs espèces de tiques et une d’entre elle est responsable de la transmission de la maladie de Lyme chez les humains et les chiens. La maladie de Lyme a été découverte au Connecticut, qui est à 5 heures de route de Montréal. Le sud du Québec est donc relativement proche de l’épicentre.

Avec leur 4 paires de pattes, les tiques ressemblent un plus à des araignées qu’à des insectes. Elles passent par 3 stades de développement : la larve, la nymphe et enfin l’adulte. La larve est minuscule, la nymphe est de la grosseur d’une graine de sésame et la tique adulte est environ de la taille d’un raisin sec. Seule la nymphe et la tique adulte peuvent transmettre la maladie de Lyme.

Les tiques sont robustes et difficiles à écraser, ne sautent pas et ne volent pas. Une tique peut vivre jusqu’à 3 ans, et la femelle va pondre entre 3 000 et 6 000 œufs qui contribueront tous à contaminer davantage l’environnement. 

Il existe plus d’une quarantaine d’espèces de tiques au Canada. Voici celles qui sont les plus communes et qui sont présentes dans nos régions :

• Ixodes scapularis, plus connue sous le nom de tique à pattes noires ou tique du chevreuil.  Elle est responsable de la transmission de la maladie de Lyme.
• Dermacentor variabilis, aussi connue sous le nom de tique américaine du chien ou tique du chien. 
• Amblyomma americanum ou tique étoilée d’Amérique, serait possiblement responsable du développement d’une allergie à la viande rouge chez l’humain.
• Rhipicephalus sanguineus, appelée tique des chenils out tique brune du chien, est responsable de la transmission de maladies telles que l’ehrlichiose et la babésiose chez les animaux de compagnie.

Partout où il y a de l’herbe, soit dans les sentiers, parcs, jardins et même sur votre terrain si des broussailles y poussent ou, encore, dans la forêt ou près des haies et des arbustes. Les tiques ne vivent donc pas seulement à la campagne. Elles ne sont plus une trouvaille exceptionnelle, mais une réalité du quotidien.

Ces petites bêtes indésirables s’activent dès qu’il fait 4 °C. Elles essaient alors de trouver un mammifère qui lui servira de garde-manger, car elles se nourriront de son sang. C’est pour cette raison qu’au Québec, on essaie de protéger les animaux de mars à décembre, au moment où les températures permettent aux tiques d’être actives.

• Les tiques grimpent sur des feuilles, des brins d’herbe ou des branches, s’installent en position de guet et elles attendent qu’un mammifère passe près d’elles.
• Elles s’accrochent alors au pelage de l’animal qui passe, se trouvent un endroit confortable sur celui-ci, puis s’accrochent solidement pour prendre un repas de sang. 
• Une fois accrochée, la tique ne se détachera pas avant d’être complètement engorgée de sang de l’hôte; cela peut prendre jusqu’à 4 ou 5 jours. Souvent, les personnes ne réalisent pas qu’ils ont une tique solidement accrochée à leur peau. 

La tique sécrète même une espèce de ciment pour bien tenir et boit du sang pendant plusieurs jours de suite, plus de 10 à 100 fois son volume en sang. C’est pendant son repas de sang que la tique transmet diverses maladies à l’animal via sa salive. Quand elle est bien gorgée, elle tombe de l’animal et, quelques jours plus tard, pond ses œufs.

Étant donné qu’elles sont petites et que la fourrure peut les cacher, les tiques ne sont pas si faciles à détecter chez nos compagnons poilus. Si votre chien a une épaisse fourrure, cela devient un défi de taille.

Il faut donc les examiner chaque jour pour détecter les tiques. Il est très important de le faire tous les jours, puisque la transmission de la maladie de Lyme ne débute pas au début du repas de sang de la tique, mais après plusieurs heures. En enlevant la tique rapidement, on prévient la transmission de cette maladie.

Vous allez de toute façon câliner votre animal, alors autant profiter de ces moments de complicité pour le tâter sur tout le corps – des jambes jusqu’aux pattes, le cou, les oreilles – dans le but de bien vous assurer qu’il n’a pas de tiques.

Si vous trouvez une tique sur votre animal, notre 1er conseil est de communiquer avec votre vétérinaire. Il pourra la retirer de manière sécuritaire en prenant soin de ne pas la faire régurgiter (les bactéries responsables de la maladie de Lyme). Il pourra ensuite déterminer l’espèce et, du coup, le risque probable de contamination. En cas de symptômes, un test sanguin peut être effectué pour voir si l’animal est bel et bien affecté par la maladie de Lyme.

Fait important à noter :

Ne pas brûler la tique ni mettre de la vaseline ou de l’alcool sur la tique ou autour de celle-ci. Il ne faut pas non plus utiliser une pince à épiler pour la retirer en raison du risque d’y laisser sa pièce buccale bien enfoncée dans la peau de l’animal et causer une infection. Les légendes urbaines ne sont pas toutes à essayer !

• Celle dont on entend le plus parler, c’est bien sûr la maladie de Lyme. Le chien est une espèce moins sensible que l’humain à cette maladie. Rappelons que seules les Ixodes scapularis peuvent la transmettre. 
• Le nombre de tiques porteuses de l’agent qui cause la maladie de Lyme est en hausse. Aux États-Unis, plus de 300 000 Américains sont diagnostiqués avec cette maladie annuellement, un chiffre qui a triplé depuis les années 1990, selon le Centers for Disease Control and Prevention. Au Québec, 249 personnes ont contracté la maladie dans la province en 2017 contre seulement 5 en 2011. 
• Chez les chiens affectés, on peut souvent constater des problèmes articulaires et, plus rarement, des problèmes rénaux, de la fièvre et de la léthargie (fatigue généralisée, l’animal devient apathique). Souvent, le chien ne veut pas manger. Il peut présenter une faible fièvre, au plus 40,5 °C. Ces signes se présentent habituellement de 2 à 5 mois après la piqûre d’une tique porteuse de la maladie. 
• Les tiques transportent aussi d’autres maladies, notamment l’anaplasmose et l’ehrlichiose. Tout comme la maladie de Lyme, l’anaplasmose est transmise par la tique du chevreuil (Ixodes scapularis) et l’ehrlichiose, par la tique étoilée d’Amérique (Amblyomma americanum).  Pour le moment, ce sont des maladies plutôt rares au Québec.
• Les symptômes de l’ehrlichiose et de l’anaplasmose sont similaires et très variables d’un chien à l’autre. Ils commencent généralement 12 jours après la piqûre de la tique porteuse. Habituellement, on note une grande fatigue et des microhémorragies (petites taches violettes sur la peau du ventre). Il peut y avoir des complications comme un gonflement de la rate qui donne un aspect ballonné au chien atteint. Certains sujets ne présentent aucun symptôme.

Toutes ces maladies peuvent être graves si elles sont laissées sans traitement.

En protégeant nos chiens, nous réduisons la charge de tiques dans les environnements hautement fréquentés par les humains car si on détecte des tiques sur votre animal, cela indique que vous avez peut-être été vous-même dans un environnement à risque.

Il existe plusieurs types de préventions. 

• Votre médecin vétérinaire peut prescrire à votre animal un des différents traitements préventifs contre les tiques qui répondra à vos besoins et à ceux de votre animal. Ils sont généralement faciles à administrer (soit par la bouche ou sur la peau), sont efficaces et très sécuritaires. Les traitements peuvent être donnés mensuellement ou peuvent avoir une action de plus longue durée, en autant que ceux-ci couvrent toute la période à laquelle les tiques sont actives, soit dès qu’il fait plus de 4°C.
• Si votre chien est considéré à plus haut risque d’être infecté (ex. : Il a l’habitude de sortir de la maison sans surveillance, vous habitez en Estrie, vous faites des sorties en zone infestée, etc.), votre vétérinaire pourrait aussi vous proposer de le vacciner contre la maladie de Lyme.  

En cas de symptôme de votre côté, il vous serait évidemment conseillé de consulter votre médecin et de spécifier l’historique (date de votre sortie, découverte de la tique, apparition des symptômes). Rappelons que ce n’est jamais votre animal qui transmet la maladie de Lyme, mais bien la tique.

Sachez surtout que votre vétérinaire peut vous aider à prévenir, à examiner et à traiter les tiques. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à communiquer avec l’établissement Passionimo le plus près de chez vous.