Un perroquet est-ce fait pour moi ?

Les oiseaux en général ont une espérance de vie beaucoup plus longue que nos compagnons canins et félins. Certains grands perroquets, moins adaptés à la garde en captivité (ex. : gris d’Afrique, aras, cacatoès, etc.), se rendent facilement à l’âge vénérable de 40 ans et même plus de 80 ans ! Selon l’espèce et la taille de perroquets (petite ou moyenne), on peut s’attendre à une longévité de 10 à 30 ans. Adopter un oiseau est donc un engagement à long terme.

En nature, les perroquets sont grégaires, c’est-à-dire qu’ils vivent en groupe et sont particulièrement sociaux. Ils passent la majorité de leur journée en grand groupe, communiquent entre eux, se toilettent mutuellement et recherchent de la nourriture avec ses congénères. Ce sont des animaux extrêmement intelligents qui ont besoin de beaucoup de stimulations afin de garder un équilibre mental. Un perroquet seul, ayant facilement accès à de la nourriture à volonté et passant la majorité de son temps dans une cage, développera fort probablement des problèmes de comportement liés à l’ennui. Certains oiseaux vont se mettre à vocaliser (crier) énormément, d’autres vont s’arracher des plumes compulsivement et se blesser, certains vont même devenir agressifs et attaquer les membres de la famille. Beaucoup d’oiseaux souffrent aussi d’embonpoint. Ces problèmes sont la cause principale d’abandons chez les oiseaux de compagnie. Il est donc primordial de passer beaucoup de temps avec son oiseau, de lui offrir plusieurs enrichissements et de le faire travailler pour sa nourriture (foraging). Un perroquet nécessite beaucoup d’attention et d’interactions avec son propriétaire. Il faut prévoir au minimum quelques heures en sa compagnie tous les jours, ainsi que du temps de jeu à l’extérieur de la cage.

Les oiseaux en nature ont une alimentation très variée qui se compose de peu de graines. Malheureusement, en captivité, on leur offre souvent des diètes non adaptées qui favorisent l’embonpoint et certaines maladies diminuant ainsi leur espérance de vie.

L’alimentation de base d’un perroquet devrait être constituée majoritairement (minimum de 60 %) d’une moulée de bonne qualité. La moulée devrait contenir le moins d’additifs et de colorants possibles. Pour ce qui est des graines, elles devraient représenter au maximum 20 % de la diète. Elles contiennent beaucoup de gras et prédisposent à l’obésité ainsi qu’à certains problèmes de foie. En petite quantité, elles peuvent être données comme récompenses ou cachées lors de jeux de stimulation mentale. Le millet, souvent donné à volonté, est une gâterie et ne devrait être offert qu’à l’occasion, et ce, même si votre oiseau en raffole. Les grands perroquets quant à eux nécessitent un apport plus important en protéines et en gras ; des noix (Grenoble, pacane, cajou, amande) doivent donc être données en petites quantités sur une base régulière. Il existe aussi des exceptions comme les loris qui s’alimentent surtout de nectar. Il faut donc bien connaître l’espèce et ses besoins afin de pouvoir offrir une diète adaptée.

Le reste de la diète devrait se composer de fruits et de légumes. Les oiseaux affectionnent aussi généralement les pâtes alimentaires, le riz et le pain. Offrez de préférence des produits à base de grains entiers qui sont plus nutritifs. Plusieurs perroquets aiment aussi beaucoup les aliments épicés tels que des piments forts ! Les fruits et légumes peuvent être offerts crus ou cuits selon la préférence de votre oiseau. Cependant, certains aliments sont toxiques et ne devraient jamais être donnés. L’avocat, les pommes de terre crues, le café, l’alcool et le chocolat sont donc à proscrire. Il est important aussi d’éviter les aliments contenant beaucoup de sucres raffinés. Si votre oiseau mange une diète équilibrée constituée majoritairement de moulée de bonne qualité, les suppléments vitaminiques et les os de seiche ne sont généralement pas nécessaires. Bien entendu, de l’eau propre et fraîche devrait être disponible en tout temps. Afin d’effectuer un bon suivi de son alimentation, il est recommandé de peser votre oiseau une à deux fois par semaine. Si une perte de poids persistante est notée, une consultation vétérinaire est de mise.

Afin d’éviter des risques de contaminations pour votre oiseau, mais aussi pour votre famille, le fond de sa cage devrait être changé tous les jours. S’il y a présence de fientes dans l’eau ou sur la nourriture, ils devraient être retirés immédiatement. Les perchoirs devraient être doux, de tailles variables et nettoyées en présence d’excréments. Les bols devraient eux aussi être lavés sur une base régulière. Les oiseaux ont tendance à éparpiller et jeter leur nourriture lorsqu’ils s’alimentent, alors munissez-vous d’un bon balai pour nettoyer autour de la cage !

Les oiseaux sont une espèce complètement à part de nos animaux de compagnie traditionnels. Que quelques vétérinaires les traitent puisqu’il s’agit d’un champ d’expertise différent des chats et des chiens. À l’adoption de votre protégé, un examen complet ainsi que des tests (sanguins ou écouvillon) pour les quatre maladies aviaires les plus communes vous seront proposés. Ces tests visent à détecter la présence de la maladie du bec et des plumes, le polyomavirus, la chlamydiose ainsi que la maladie de Pacheco. Ces maladies sont contagieuses, certaines mêmes mortelles pour l’oiseau, et la chlamydiose est transmissible aussi aux humains. Afin de s’assurer d’une bonne santé tout au long de sa vie, un examen annuel est recommandé. Lors de ces consultations, l’oiseau sera pesé, ausculté et palpé afin de détecter, de façon précoce, tout signe de maladie. Les oiseaux sont souvent très bons pour cacher leurs symptômes… Lorsqu’un oiseau apparaît malade, amorti, gonflé ou qui mange peu, il devrait être vu immédiatement en établissement vétérinaire. Vous avez des inquiétudes ou des questions ? N’hésitez pas à contacter votre équipe vétérinaire afin d’être conseillé sur les oiseaux.